Les vacances, c’est fait pour se re-po-ser. Pas question pour vous de jouer les Indiana Jones : cette semaine, faire la crêpe en solo vous apparaît comme la plus délicieuse idée depuis l’invention du cronut. Une chose vous terrorise, cependant. Ce n’est ni la coquerelle qui voudra peut-être vous servir de coloc, ni le crisse de buffet de pâtes toujours trop cuites: ce sont vos semblables. Comment survivre au contact de ces créatures grégaires à l’haleine de bière ?
1- Apprenez à vous taire.
C’est bien connu : le vacancier est sociable du petit déjeuner jusqu’au spectacle beaucoup trop long présenté en fin de soirée. Un hôtel, pour lui, c’est comme la colonie de vacances de jadis : il veut se faire des amis à tout prix, et vite. Pour éviter de vous retrouver pris en otage par ces créatures toujours prêtes à attaquer avant même le premier café, c’est simple : restez coi. Vous ne parlez ni français, ni anglais, ni serbo-croate. Votre mutisme vous fera peut-être passer pour un débile léger (ou profond, selon l’intensité de votre jeu), mais c’est un bien petit prix à payer en comparaison du flot de paroles qui vous aurait étouffé si vous aviez ouvert la bouche.
2- Maîtriser l’art de l’esquive.
Dès qu’un spécimen envahit votre espace vital, intéressez-vous subitement aux règlements de la plage qui se trouvent dans votre champ de vision. Quelqu’un cherche à établir un contact visuel ? Vous venez d’apercevoir ce pote juste derrière lui et avez très hâte de le retrouver. En cas d’attaque groupée, ne baissez pas pavillon : répétez simplement «chikungunya» avec un air très walkingdeadien, puis dirigez-vous précipitamment vers les toilettes les plus proches.
3- Cultivez votre solitude.
Maintenant que tout le monde vous croit soit a) sourd et muet b) dérangé c) contagieux d) mort-ou-presque, ce n’est pas le moment de commander «deux œufs bacon» devant tout le monde, hein. Jouez les reclus volontaires. Optez pour la table du fond au resto, pour le transat du bout à la plage ou pour le bar le moins fréquenté. Évitez les caipirinhas, qui se boivent comme du jus et délient les langues beaucoup trop facilement (au point que vous risquez de retrouver la vôtre dans la bouche de quelqu’un d’autre).
4- Optez pour un régime à base de légumineuses.
Dans plusieurs destinations des Caraïbes, on trouve des fèves, des lentilles ou des pois dans les plats. Laissez-vous aller ! Quoi… c’est tout ? Vous en reprendrez bien un peu, non ? Même pas avec ces pâtes juste assez trop cuites qui sentent l’ail à plein nez ? Ah ! Je savais bien que je vous aurais par les sentiments !
5- Relâchez les tensions.
Maintenant que plus personne ne peut vous sentir – un vacancier prétend même que vous causez plus de gaz à effet de serre à vous seul qu’un troupeau de vache entier (oui, qu’on vous croit sourd a de bons côtés) – profitez vraiment du voyage. Allez explorer les environs. Piquez une tête dans la piscine. Sortez danser jusqu’aux petites heures de la nuit. Quoi ? Vous vous sentez seul ? Mais non ! Vous avez seulement besoin de vacances… de vos vacances !
P.S. : Ne me remerciez pas.
Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon est une éternelle exploratrice. Le voyage est pour elle un mode de vie. On peut la suivre sur Taxibrousse.ca, Facebook, Twitter et Instagram.
Marie-Julie Gagnon
Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon est une éternelle exploratrice. Le voyage est pour elle un mode de vie.