Quel beau surnom n’est-ce pas?

Pourtant, avec les manchettes que nous sommes habitués de voir à son sujet depuis les dernières années, voir décennies, il est normal de se demander d'où provient le surnom d'Haïti.

Malgré les récentes instabilités politiques, le choléra malencontreusement apporté sur l’île par des soldats de l’ONU, le tremblement de terre de 2010, les différents coups d’états, la dictature et j’en passe...  Haïti est et méritera toujours son surnom de «Perle des Antilles».

Pourquoi? Parce que malgré la corruption qui fait en sorte que les villes (voir le pays) ne réussissent pas à subvenir aux besoins les plus élémentaires de leurs populations, ces dernières grouillent de gens souriants, qui ont un courage, une résilience et une joie de vivre difficile à comprendre pour un occidental du Nord.

Parce que malgré la déforestation massive des dernières années, les paysages montagneux de cette Perle n’ont jamais perdu de leur lustre et grandeur. Et ici, je n’ai toujours pas souligné la beauté de la mer et des plages!

Parce que malgré la destruction de Port-au-Prince, leur capitale, des centaines de milliers d’Haïtiens ont pris en mains leur avenir en réinvestissant les campagnes et les champs cultivables dans l’objectif d’un retour à la terre (55% des Haïtiens vivent en milieu rural) pour vivre une nouvelle vie, plus simple et plus autonome.

Les 75 jours que je viens de passer en Haïti ont remis en perspective certains des préjugés trop facile que j’avais sur cette parcelle d’île. Non, tout n’est pas rose, loin de là. Mais focuser sur les malheurs de ce pays nous fait malheureusement oublier les raisons qui lui valent son surnom si bien mérité.

Dans les semaines  à venir, je vais vous présenter Haïti sous trois différents angles: Haïti urbain, rural et touristique. 

Peu de gens savent que le territoire Haïtien est majoritairement constitué de montagnes. Le nom que les Tanos (autochtones qui habitaient l’île avant l’arrivée des premiers Européens) avaient donné à cette île, Ayiti, signifiait «Terres de hautes montagnes». Lorsque les villes se font trop petites, les maisons se mettent tout simplement à «pousser» à flanc de montagne.

Rue typique de Cap-Haitien. On reconnait vite l’architecture coloniale unique aux anciennes colonies des Antilles. En se promenant dans certaines villes portuaires (comme Cap-Haïtien ou Jacmel), les grandes fenêtres et portes à volets, les balcons en bois et les murs en plâtre nous donnent l’illusion de se promener sur le plateau d’un film Hollywoodien...  le faux en moins!

Les Taxis-motos sont probablement l’un, sinon le, moyen de transport le plus utilisé dans les villes. Étant donné la qualité des routes qui sont souvent impraticables pour les voitures, la moto est, selon mon expérience, le moyen de transport le plus fiable et efficace que l’on peut trouver. 

Ici, la cathédrale de Hinche dans le plateau central haïtien.

Là où aucun système public de collecte des ordures n'existe, les brûler, parfois même dans la rue, semble être la «norme».

Même les perles ne sont pas parfaites.

À l’intérieur du «marché de fer» de Jacmel, marché couvert construit en 1895.

Malheureusement, suite au tremblement de terre 2010, ce dernier risque de s’effondrer à tout moment. Cela ne semble pas déranger les milliers d’Haïtiens y faisant leurs emplettes quotidiennement.

Nous comprenons ici pourquoi la moto est le moyen de transport le plus populaire en Haïti.

Dans les rues marchandes de Jacmel:

Les jeunes enfants sont toujours surpris, contents et enjoués lorsqu’ils voient des  blancs. Que vous sortiez en ville ou en campagne, vous allez assurément entendre, et cela plus d’une fois, de jeunes enfants crier «blanc blanc». Le tourisme se faisant excessivement rare hors des zones touristiques, plusieurs de ces jeunes n’ont jamais vu de personne de couleur «pâle».

Femme faisant ses emplettes au marché de Hinche, ville la plus populeuse du Plateau central haïtien. Parfois, on se croirait en Afrique.

Pêche improvisée dans le port du Cap-Haïtien. Dans un pays où le taux de chômage atteint plus de 40%, tous les moyens sont bons pour faire un peu d’argent.

Le prochain article sera un portrait de la campagne haïtien et de ses habitants.

À bientôt!

Martin Martel

Photojournaliste, photoreporter, photographe de voyage, photographe d'évènements culturels et sportifs.