Je fais partie de ceux qui prônent la simplicité volontaire lorsque vient le temps de faire ses valises. À mon humble avis, enregistrer des bagages n’occasionne que du trouble évitable et la majorité des gens qui partent en voyage surestiment les items qui seront réellement nécessaires. La philosophie que j’essaie de vanter ici, c’est un peu la même que Biggie Smalls lorsqu’il dit «Mo Money Mo Problems» : avec moins, on réduit le stress potentiel.

Je suis une adepte des carry-on comme les grand-mères et leur caddie d’épicerie, mais j’ai seulement atteint ce niveau d’illumination après avoir fait des erreurs stupides concernant mes bagages. Premier voyage de longue haleine (deux mois) et j’amène un duffel bag. Vous savez ces sacs en forme de saucisson sans roulettes? Pire idée. Ce qui est encore plus loufoque, c’est d’apporter des livres. Je me suis débarrassée en cours de route de mes livres, de mon maquillage, de vêtements ainsi que d’une paire de souliers en surplus qui rendaient mon duffel bag lourd. Si vous prévoyez assez de vêtements pour une semaine, vous n’avez rien à craindre, vous êtes good to go pour le(s) mois à venir. Faites du lavage et amenez des pièces qui s’agencent tous ensemble. Le vêtement le plus important, toujours selon mon humble avis, c’est vos bobettes. Avoir trop de t-shirt, mais pas assez de sous-vêtements est un signe de priorités mal placées. Des bobettes fraîches sont essentielles pour votre impression de propreté, peu importe si ça fait 4 jours que vous êtes à Manaus ou 4 jours que vous faites la tournée des bars à Madrid.

Deuxième voyage de longue haleine (trois mois), et je crois avoir appris mes leçons. J’arrive, à ma grande surprise, à faire rentrer une panoplie de choses dont mes vêtements, ma serviette et même un sac de couchage dans un carry-on. Je survis trois mois avec cette bête durable et maniable. Un carry-on avec quatre roues, je vous dis, c’est le luxe. J’ai utilisé des sacs compressibles et dans mon carry-on, j’avais aussi un sac à dos dans lequel je pouvais faire rentrer d’autres items en cabine, sauf chez les compagnies low-cost comme Wizz Air où les dimensions autorisées des bagages en cabine sont minuscules ou EasyJet, chez qui une sacoche ou un sac à dos compte même comme un bagage, alors avant l’embarquement il faut rentrer son 2e sac dans son carry-on. Je pourrais chialer comme je le fais si bien, mais pour 60 euros le billet aller-simple de Bordeaux à Amsterdam, je vais m’abstenir. À vous de vérifier les modalités de chaque compagnie.

Ne jurer que par un carry-on nous évite d’attendre pour enregistrer nos bagages ou pour les récupérer. Pas de chance que vos affaires se perdent dans le vortex du monde aéroportuaire, ou que vos robes d’été finissent à Venice (code d’aéroport VCE) au lieu de Nice (NCE). N’avoir que le strict nécessaire vous permettra de mettre en sécurité vos objets dans les casiers que les auberges de jeunesse fournissent. De plus, qui n’enregistre pas de bagage…ne paie pas de frais pour mettre en soute son attirail.

Je ne dis pas que ceux qui choisissent de trimballer leurs possessions inutiles sont des opprimés qui ont succombé à la propagande capitaliste, mais force est de constater que les avantages découlant d’une réduction volontaire de nos articles en voyage dépassent la croyance populaire. Autrement dit, en ne voyageant qu’avec un carry-on, vous y gagnerez plus que vous le croyez, et surtout : vous êtes en mesure de le faire plus que vous le pensez.

Passionnée, chaotique et spontanée, Kanica voyage seule dès que son CÉLI le lui permet.