Je ne sais pas si je suis malchanceuse ou si la vie aime juste pimenter mon existence, mais il semble que j'enchaîne les mésaventures. Cette poisse que je porte me semble amplifiée en voyage. 

Ma première réaction est toujours de me demander pourquoi est-ce encore moi qui s'est fait avoir, a manqué son train, s'est retrouvé dans un faux taxi... Nombre de fois où j'ai maudit la vie de m'avoir encore choisi comme cible pour envoyer ses embûches. Chaque fois, je finis par me défâcher et tourner ces évènements en histoires rigolotes, me disant qu’au moins, ma vie n'avait rien d'ennuyant. 

Récemment, au premier matin d'un voyage en Italie, j'ai réussi à prendre le mauvais bus, détruire mon nouveau iPhone sur lequel j'avais pris soin de télécharger plusieurs applications utiles à mon voyage, en plus de me faire coller une amende dans le train. C'est à ce moment que j'ai commencé à réellement réfléchir à tirer du positif de tous ces citrons que la vie nous envoie.  Voici les fruits de ma réflexion bien personnelle.

Lorsqu'une tonne de trucs hors de notre contrôle nous tombent dessus, on réalise que la seule chose sur laquelle on a vraiment de l'emprise est notre réaction. On peut essayer de se battre contre ce qui arrive, s'enrager, ou déprimer, mais au bout du compte, c'est une belle occasion d'apprendre à lâcher prise. Réussir à laisser aller car de toute façon, la situation est telle qu'elle est. 

Cette même journée, j'ai aussi pris conscience des réelles priorités dans la vie qui, à mon avis, sont : la santé,  les besoins primaires et la sécurité. Les biens matériels et l'argent sont des préoccupations sur lesquelles on doit accorder moins d'importance. Pour renforcer et mettre à l'épreuve cette nouvelle mentalité, le lendemain, je perdis tout mon argent comptant. Autre leçon: toujours avoir un budget pour les imprévus en voyage.

Un autre apprentissage d'avoir vécu de nombreux délais dans les aéroports ou d'avoir manqué des trains et bus dans des pays ayant des systèmes inefficaces est que cela travaille la patience. En plus d'accepter la situation qu'on ne peut changer, on doit apprendre à s'occuper et à attendre. Dans un monde où on a l'habitude d'être hyper stimulé, cela est parfois un défi. 

Dans les petits villages argentins, aucun guichet ni banque ne me permettait de retirer de l'argent ou de payer. J’ai passé deux semaines à me demander si j'allais pouvoir dormir sous un toit et comment j'allais manger. Le mode survie embarque, la créativité s'active et on devient débrouillard.

Au final, ces moments où j'ai dû me sortir du pétrin, encaisser les mauvaises nouvelles et me réorganiser m'auront rendue plus forte. Maintenant, lorsque je regarde en arrière et voit ce que j'ai traversé, je constate ma capacité à surmonter les obstacles: ma résilience.

Accro aux voyages d'aventures, amoureuse inconditionnelle de la nature, je suis à la merci de cette curiosité qui me pousse à en découvrir toujours plus.