Je suis toujours étonnée de constater que certains gens ne connaissent pas encore le principe du site Couchsurfing. Je n’ai pas fait trente douze fois du couchsurfing, donc je ne prétends pas avoir la science infuse concernant le surf de sofas, mais je peux tout de même démystifier le concept aux gens de ce monde pour qui CS est une grotte nébuleuse.

L’idée est simple : tu vas dormir sur le sofa de quelqu’un gratuitement, d’où le nom Couchsurfing (couch+surf). Votre moment eurêka vous a été gracieusement offert par l’équipe du blogue Yulair. S’en suit la question que j’ai à tous les coups «Mais Kanica! comment sais-tu si c’est un creep ou un Luka Rocco Magnotta?» Chaque hôte a des commentaires laissés par les surfeurs de sofa précédents, donc quand vient le temps de magasiner ton couch, tu peux lire comment les autres ont été accueillis par la personne. Je dis sofa, mais parfois il s’agit d’un lit dans une chambre de libre, et d’autres fois, c’est un gars qui offre tout son terrain pour que les gens y campent. Y’a de tout.

Ensuite, mes amis qui sont limite princesses lorsqu’ils voyagent me disent «C’est pas awkward, rester chez des gens que tu ne connais pas?» Si tu poses la question sérieusement, peut-être est-ce un indice que la mentalité CS n’est pas pour toi. Car oui, en soi, ça peut être étrange que des parfaits inconnus offrent une parcelle de leur foyer pour accueillir d’autres voyageurs tout à fait gratuitement, mais l’idée est de rencontrer des gens, de faire preuve de générosité, d’ouverture d’esprit, ainsi de suite... parce qu’il est sous-entendu que ceux qui voyagent vont un jour recevoir des gens chez eux à leur tour. Pas besoin de résumer le film Pay It Forward, mais vous voyez la philosophie.

Bref, que vous soyez voyageurs ou hôtes, vous devez remplir un profil avec une panoplie de questions qui peuvent sembler redondantes, mais les profils sont fait en sorte que le plus d’informations que les gens fournissent, le plus en confiance les autres se sentent. Comme je l’ai mentionné, y’a de tout, en passant de l’ingénieur français expatrié, au hippie sans eau courante, au Don Juan en chest qui écrit ‘sexe’ dans la section intérêts, vous aurez le choix quant aux hôtes...si vous êtes une fille.

Je m’explique : je suis allée à Amsterdam avec mon amie et j’ai trouvé sans soucis une place, et même une autre rapidement lorsque le premier mec s’est avéré vouloir faire des bisous à mon amie. Mes amis Alex et Nick ont essayé de trouver une place où crécher en Espagne sans succès, ce qui ne m’a pas surprise quand je pense que la majorité des hôtes sont des hommes. Entre héberger deux jeunes filles et deux gars poilus, je comprends que la situation m’est favorable, même si elle ne devait pas. Mon ami Nick peste toujours contre Couchsurfing qui selon lui, n’est devenu qu’une façon de se pogner des filles. Bref, si vous êtes à Amsterdam, n’allez pas chez un dénommé Earl qui à une jambe en bois.

Donc concrètement, vous tapez le nom de votre destination, vous envoyez des demandes d’hébergement à ceux qui ont l’air gentils, vous sécurisez un hôte en particulier, vous vous pointez chez cette personne et vous avez un gros 30 secondes pour savoir si vous lui faites confiance pour ne pas vous agresser ou vous voler votre laptop. L’exercice de votre instinct réside précisement à ce moment. Contrairement à la boutique de yogourt glacé où les gens décident de goûter à toutes les saveurs par indécision, maintenant, tu es chez une personne inconnue et tes guts vont te dire instantanément si tu vas passer du bon temps avec ou si tu aurais dû payé 15$ pour un dortoir (merci Earl pour la leçon). Il y a deux façons de voir l’utilisation du site Couchsurfing : tu peux le voir comme une place où dormir gratuitement, ou comme une occasion de t’incruster chez un local, de voir la ville à travers ses lentilles et de faire des activités avec. Dormir chez un hôte, sortir toute la journée sans finalement lui parler, ça se fait et je l’ai vu. Te lier d’amitié avec un hôte et passer un temps inoubliable est un autre effet secondaire possible. Chacun a sa propre notion de politesse et d’hospitalité. À toi de voir.

Puis, si à ton humble avis Couchsurfing est rendu trop mainstream, inscris-toi au groupe Facebook ‘NOMADS - a life of cheap/free travel’. Avec plus de 90 000 personnes, toutes les questions et toutes les demandes loufoques y sont passées. Tu es au Kazakhstan et tu cherches un hébergement pour le soir-même? Tu trouveras. Tu es coincé à l’aéroport de Shanghai au terminal 3A et tu manques de nourriture? Quelqu’un viendra t’en porter. Tu veux des conseils pour essayer de dissimuler du pot en cabine? Bon ok, y a des discussions sur ce sujet, mais ne soyez pas idiots. Beaucoup de gens mettent en ligne leur itinéraire de hitchhiking en Europe, et demandent si des volontaires veulent les accompagner. Si faire du pouce c’est ton truc, tu seras comblé.

Si vous êtes du genre à avoir réussi dans la vie, mais pas à avoir réussi votre propre vie et que vous songez à accrocher vos patins pour faire le tour du monde, vous aimerez ce groupe pour les rêveries qu’il vous déclenchera. Si vous êtes un rebelle qui refuse de s’aliéner au lifestyle capitaliste qui déguise les néo-esclaves avec un veston et une cravate, vous aimerez aussi ce groupe. Finalement, si vous êtes comme moi, quelqu’un d’une normalité effrayante, la page NOMADS vous fera rire avec son lot d’anecdotes réelles et vous sera utile par moment avec ses conseils judicieux provenant de faits véçus.

Passionnée, chaotique et spontanée, Kanica voyage seule dès que son CÉLI le lui permet.