Mon voyage au Brésil a commencé par une rencontre à Montréal. Je me suis liée d'amitié avec un brésilien en échange étudiant au Québec. J'ai eu des complications inattendues avec la demande de visa dernière minute. J'ai finalement acheté mon billet d'avion 4 jours avant mon départ. Voici mes aventures dans la Vale do Capao.
Après plus de douze heures d'autobus, d'attente et un livre terminé nous arrivons à Lençois. Nous sommes maintenant dans l'État de Bahia dans la région de Chapada Diamantina. Nous sommes arrivés vers 4h du matin et les gens étaient encore en train de faire la fête dans les rues. Nous avions une entente avec l'auberge pour dormir les quelques heures qui restaient de la nuit.
Après 4 heures de sommeil, nous partons exploré les rues de Lençois. Il y a une rivière asséchée qui forme un passage roccailleux. On y voit des gens faire leur lessive dans le peu d'eau qu'il reste.
La plupart des rues ne débouchent nulle part. Après avoir mis la main sur une map de la ville nous décidons d'aller voir une chute. Avec la chaleur qu'il fait une petite baignade serait tout à fait rafraîchissante. Sans attente avec le peu d'eau dans la région nous avons traversé la forêt et ça a valu le coup.
Lors de notre séjour dans la ville, il y avait un festival de musique qu'on entendait très bien de notre lit, dans l'auberge, pendant la nuit. De toute façon , demain matin nous prenons l'autobus à 5h vers Palmeiras. Évidemment, les gens sont toujours à leur poste en train de fêter dans la rue.
C'était seulement 1 heure de route, nous étions les premiers sièges à l'avant de l'autobus. J'avais demandé à mon ami comment on ferait pour se rendre jusqu'à la vallée et il semblait n'avoir rien à faire. En sortant de l'autobus nous cherchons à changer notre billet de retour en partant d'ici et non de Lençois. Pendant ce temps, le taxi collectif pour Capao se rempli, nous sommes les derniers en file. Le prochain taxi est dans cinq heures. Hors de moi, j'essaie de ne pas trop laisser parraître mes émotions. Quelle merde! Il est 6h du matin et nous sommes au milieu de nulle part. Il est hors de question que j'attende 5 heures sur ce banc. J'ai eu un peu d'espoir en voyant un taxi, mais il ne veut pas embarqué 2 personnes seulement. J'ignore si c'est loin, mais mettons-nous en marche ! Après 15 minutes de marche, nous demandons notre chemin et plus loin je vois une voiture s'arrêter et reculer. Il nous propose d'embarquer avec lui, il a un commerce dans la vallée de Capao.
J'ai eu un peu la frousse quand l'homme a décidé de faire un détour chez lui, mais nous sommes arrivés sain et sauf dans le petit village. Nous sommes allés en camping et c'était loin d'être ce à quoi je m'attendais. Nous avons monté la tente à l'endroit qui semblait le moins en pente, mais le sol est fait de roche. Après s'être installé nous nous mettons en marche, excités de découvrir les alentours. Nous avons d'abord marché le long des rues en quête de paysage montagneux. Puis vers 11h30 après avoir déguster un Açai nous décidons de faire la randonnée Fumaça.
À l'heure la plus chaude de la journée, le ciel s'est finalement dégagé et nous escaladons les premiers kilomètres de la montagne. Mon coeur bat dans ma tête, il fait trop chaud pour un effort pareil, il n'y a pas d'ombre. Après avoir gravi la majorité de l'ascension, je me retourne vers le paysage et je sens le vent se lever. Je me sens merveilleusement bien, la vue est magnifique, le vent me rafraîchit. À partir de ce moment, le sentier devient plat, nous marchons sur la montagne.
La randonnée donne sur un bassin d'eau douce et forme une chute au sommet de la montagne. Puisque c'est la saison sèche, la chute n'est qu'un mince filet d'eau qui s'envole au vent. Prise de vertige, j'arrive à peine à regarder en bas de la falaise. Je m'attendais à voir la Fumaça de bas. Au final, le paysage était plus spectaculaire au début de la randonnée. La marche dans la route n'est pas plus facile avec sa terre qui s'envole en poussière. Mes souliers sont maintenant en mode camouflage. Lorsque les voitures passent, la poussière dépasse la taille humaine et il est difficile de respirer.
Épuisés, en arrivant au camping, j'essaie de me laver dans la douche glaciale, parce que je suis recouverte de poussière. À 18h je dis à mon ami que je ne veux plus ressortir de la tente même pour aller manger, c'est loin et il fait noir. Nous avions d'ailleurs installé la tente au bord de l'eau où maintenant qu'il fait nuit , j'entend une chorale de grenouilles qui me terrifie . J'en ai horreur, je souhaite ne pas avoir à sortir pour aller aux toilettes pendant la nuit. Et bien oui, et deux fois plutôt qu'une! Je me suis réveillée toutes les heures de la nuit souhaitant qu'il soit 6h et qu'on puisse se lever. Ah oui j'avais oublié de mentionner que j'avais apporté une couverte d'avion, qui ne crouve pas tout le corps lorsqu'on est couché, j'avais seulement des bas courts et des pantalons trois quart et j'utilisais ma caméra comme oreiller.
Le lendemain matin c'était décidé, nous n'allions pas dormir ici une nuit de plus. Nous avons défait la tente et choisi la Pousada Tatu pour le reste de notre séjour. Nous sommes allés déjeuner avec un açai et de prendre une assiette vegan pour emporter. Puis nous avons pris les motos-taxis vers notre deuxième randonnée dans la Vale do Capao. Je dois avouer que je ne voulais pas prendre de moto-taxi par sécurité, car il ne prête pas de casque et que la route est accidentée et sableuse. Par contre, j'ai oublié le danger quand on m'a parlé de sauver une heure à marcher sur la route, pour quelques minutes bien accroché à la moto.
Cette randonnée a vraiment été mon coup de coeur. Le parcours est plat, et traverse la vallée en passant près d'un des plus beaux rochers le Morrao.
Tout au long, il y a un nouveau paysage, tout se transforme. En avancant l'espace se dévoile sous une nouvelle forme. Le trajet nous conduit tout près du Morrao et il n'est pas reconnaissable sous un autre angle. Il y avait une belle chute avec un bassin d'eau douce. C'est une randonnée accessible à tous elle demande un minimum d'endurance, mais la vue est si belle qu'on oublie l'effort qu'on met sur le terrain.
Quelle belle journée ! En plus ce soir nous dormons dans un lit. Nous cherchons une place où manger, mais étrangement tout est fermé de 18h à 19h30. En plus, aujourd'hui le dimanche 12 octobre, il y a une fête religieuse à Capao. On invite les chevaux et leurs cowboys, les voitures avec d'énormes haut-parleurs et les feux d'artifice. Quelle endroit paisaible... Nous n'avons tout de même pas tardé à dormir.
C'est déjà notre dernière journée à Capao. Nous déjeunons à la pousada où on nous fait une galette de tapioca, et des patates avec des fruits. Nous avions rencontré deux français la veille qui nous avait bien dit qu'il était facile de se perdre dans la prochaine randonnée et qu'il fallait toujours longer la rivière et ne pas tourner comme eux ils avaient fait.
Nous avons pris des motos-taxis encore une fois jusqu'à la piste. Tout allait bien jusqu'à ce qu'on arrive à la rivière. Nous avons pris le mauvais chemin, celui qui semblait le plus logique. Au bout de quinze minutes, je vois bien que nous ne longeons pas la rivière, nous ne sommes pas au bon endroit. De retour au point de départ, nous continuons au bord de la rivière pendant environ 30 minutes. À un moment donné , j'ignore pourquoi, mais nous avons pris une route vers la forêt et nous sommes arrivés dans la vallée. Nous étions perdus, mais quelque part. C'était beau. Il n'y avait rien à plaindre, mais c'était un peu bête d'être au mauvais endroit.
Sur notre chemin du retour nous avons continué à longer la rivière pour aller voir la destination prévue. Nous devions traverser la rivière en passant par les rochers et de petits chemins dans la forêt. Heureusement nous avons exploré ailleurs, car la rivière ne m'a pas trop impressionnée. Par contre, nous avons croisé un couple de lézards entrain de s'accoupler. Et Tout à coup, j'ai cessé de marcher brusquement, mais qu'est-ce que c'est ? Oh mon dieu ! Ma caméra, vite, le seul moment où elle est rangée c'est quand quelque chose se passe. J'ai réussi à photographier cette créature fascinante qu'est le Tatou. Et oui c'était ça le nom de notre Pousada.
Pour le retour vers Palmeiras, nous avons réservé nos sièges d'avance. Il n'était pas question de se faire avoir une deuxième fois. Plutôt relax, nous avons rejoint notre nouvel ami qui enseigne la musique. Nous avons profité du temps d'attente pour partager de la musique et je lui ai fait découvrir Patrick Watson que Jonta aime particulièrement. Nous avons maintenant de longues heures de route à faire. Partie à 20h de Capao nous arriverons seulement à Aracaju vers midi demain.
Pendant mon séjour, j'ai créé des liens uniques avec des personnes que je ne reverrai pas de si tôt. Je ne remercierai jamais assez Jonta et sa mère de m'avoir accueillie avec une telle générosité.
Pour voir plus de photos www.christinedrouinphoto.com
Christine Drouin
En voyageant à travers le monde, mon plus grand désir est de photographier ce que je vois, mais que personne ne prend le temps de remarquer.