C’est dur. Je ne vous
le cacherai pas, ma propre expérience en tant que voyageur aguerri m’a démontré
plus d’une fois que l’anglais devient un passage obligé pour toute personne
voulant découvrir le monde. Toutefois…
Il est toujours possible de tenter l’expérience, si vous le
désirez vraiment, et de partir
Faites-vous confiance
Au Québec, on me connaît pour mon
anglais boboche et mes expressions
anglaises calquées sur le français. Par exemple, il m’est arrivé plus d’une
fois de sortir un bon vieux « I’m agree with that » ou une
tournure à la « She’s really confortable » (en parlant d’une
chaise… Pourquoi nos objets ont-ils un genre? Sérieusement!).
Pourtant, seule face à moi-même,
confrontée à une bande d’anglophones, il s’est avéré que j’étais bien meilleure
que je ne le pensais. Le cerveau est un outil incroyable et en p ériode de
survie, il peut se montrer d’une efficacité redoutable. Apparemment, à cause
des séries TV anglophones que j’ai pour habitude d’écouter au Québec, j’avais
enregistré un nombre incalculable d’expressions. Il va s’en dire que, parfois,
avec deux trois bières dans le corps, il devient encore plus aisé de parler le
Shakespearien.
Repousser les
Québécois
Vous êtes en voyage, hors de
votre zone de confort. Il devient alors tentant, lorsque l’oreille se tend et
qu’elle entend des mots français, de se pointer et de dire « Ah, mais vous
parlez français! » Parce que, oui, lorsque vous voyagerez, il est fort
possible que certains voyageurs autour de vous parle la belle langue de
Molière. Éloignez-vous-en. C’est impératif. Pour développer votre anglais, vous
devez vous forcer à le faire. Ayez l’habitude de demander un « Where are you
from? » à un étranger rencontré dans un café ou une auberge de jeunesse, même
si cela doit finir par « I’m not really good in English ». Petit
conseil : n’arrêtez pas la personne à toutes les deux minutes; vous n’avez
pas à TOUT comprendre… et ça sauve du temps et de la salive (il ne faudrait pas
non plus gaspillez la patience des gens). Je sais que ça peut paraitre bizarre,
mais il m’est arrivé plus d’une fois de hocher de la tête ou de sourire alors que
je ne comprenais pas ce qu’on me disait. Les gens sont toujours sympathiques à
ceux qui leur sourient. Et s’ils sont perspicaces, ils réaliseront rapidement
que vous n’avez pas compris un traître mot de ce qu’ils venaient de dire et ça
peut donner lieu à des situations encore plus drôles et plus loufoques.
Dénicher les francophones
Vous n’avez pas envie de vous
casser la tête. Apprendre l’anglais ne vous intéresse pas. Je respecte ça.
Alors, partez à la chasse aux francophones. Il y en a littéralement PARTOUT! Et
en plus, il se pourrait que vous en trouviez qui soient bilingues. Si ça ne
vous dérange pas de « dépendre » de quelqu’un, n’hésitez pas. Les
lieux pour les rencontrer : les auberges de jeunesse, les cafés et les
lieux extrêmement touristiques. Encore là, il vous faudra sortir de vos limites
et dès que vous entendrez quelques mots dans cette langue que vous connaissez
si bien, GO! « Ah… mais vous parlez français. D’où venez-vous? »
Cette technique peut s’avérer un échec monumental ou encore, la plus belle
expérience que vous aurez fait dans votre vie.
Le fameux T-Shirt
Je me souviens encore, premier
voyage, la Chine. Je peux vous dire que communiquer fut d’une extrême
complexité. Mimer le geste d’aller aux toilettes pour connaître leur
emplacement, faire semblant de manger pour savoir où trouver un restaurant,
etc.
Maintenant, il n’a jamais été
aussi facile de poser des questions.
Un groupe d’amis cherchait un
moyen de faciliter la communication entre personne ne parlant pas la même
langue. Ils ont donc créé un t-shirt où des icônes imprimés y apparaissent, sur
le devant. Ainsi, vous n’avez qu’à pointer le dessin de votre choix pour
demander ce que vous voulez.
Voyager complètement seul
L’aboutissement de tout
pèlerinage. Vous vous amenez des livres, une calculatrice et votre cellulaire.
Préparez-vous quelques phrases de base inscrites sur une feuille de papier,
comme « Bonjour », « Merci », « S’il vous
plaît », « où sont les toilettes » ou encore, traînez avec vous
un petit guide de voyage. Ils contiennent pratiquement tous des phrases
pratiques dans la langue du pays avec la façon de les prononcer. La
calculatrice vous sert à négocier des prix ou à comprendre le coût des
objets : les marchands comprendront. C’est universel. Pour le reste, il
s’agit surtout d’un magnifique voyage de solitude où vous apprenez à vous
connaître vous-même.
Ah, toi, si belle langue que je connais
Le truc ultime? Rester dans les
pays francophones. Personnellement, je trouve toujours qu’il est préférable de
sortir de sa zone de confort, mais pour un premier voyage, je concède que
partir vers une destination où la langue parlée vous est complètement inconnue
peut être une épreuve ardue. France, Belgique, Suisse, Dakar, etc. Les
destinations où le français est parlé sont multiples et très intéressantes.
Il ne me reste donc qu’à te souhaiter a very good trip!
Audrey X
La plus belle chose que j’ai faite dans ma vie, c’est partir… J’ai voyagé pour retrouver mes origines, mais j’ai réalisé que voyager était à l’origine de tout.